La Quête des Trônes Infernaux : La Malédiction des 7 Péchés Arthur et Suzette ainsi que Cornelius Et Vanir !!!

Chapitre 25 : L’Appel des Ombres
La lune, cachée par d’épais nuages noirs, n’éclairait que faiblement le chemin rocailleux sur lequel avançaient nos héros. Une brise froide s’engouffrait entre les arbres tordus, sifflant à travers les branches comme un avertissement sinistre. Après leur périple avec Elric, l’Éternel dépressif, ils pensaient enfin pouvoir souffler un peu. Mais le destin n’était jamais aussi clément.
Ce fut Vanir qui, le premier, entendit un bruit anormal. Un râle. Un souffle court, saccadé, à peine perceptible sous le murmure du vent.
« Arrêtez. »
Son ton était inhabituellement sérieux, ce qui fit immédiatement réagir les autres. Suzette, Arthur et Cornelius échangèrent un regard avant de scruter l’obscurité. Là, sur le bord du sentier, une silhouette gisait, à peine visible sous les feuilles mortes et la boue.
Un corps.
Suzette se précipita sans hésiter, s’agenouillant près de la femme allongée là, haletante, les yeux vitreux fixés sur le vide. Son corps était couvert de contusions, ses vêtements en lambeaux, et sa peau, aussi pâle que la lune, portait encore des traces de liens qui avaient dû la retenir trop longtemps.
« Bon sang… » murmura Cornelius en se penchant à son tour.
La femme essaya de parler, mais sa gorge trop sèche ne produisit qu’un son rauque. Arthur, paniqué, chercha rapidement dans son sac et en sortit une gourde.
« Tiens, bois doucement, » dit-il, lui tenant la tête pour l’aider.
Elle but par petites gorgées tremblantes, avant de pousser un soupir douloureux. Ses yeux s’emplirent de larmes, mais son regard se fixa sur Suzette.
« Vous… vous devez m’aider… »
Les Murmures du Passé
Ils attendirent qu’elle reprenne son souffle, qu’elle retrouve un semblant de force. Puis, d’une voix brisée, elle commença à raconter.
Son nom était Lyara. Elle avait été enlevée alors qu’elle voyageait avec un ami. Son ravisseur ? Un homme dont on murmurait le nom avec effroi : le Péché de la Colère.
« Il… il a deux visages… » chuchota-t-elle, sa voix tremblante. « Je l’ai vu… mais… je ne sais pas qui il est vraiment. Personne ne sait. Il porte un masque… parfois blanc, parfois noir… »
Elle ferma les yeux, des larmes roulant sur ses joues sales.
« Il voulait me briser. Il voulait voir jusqu’où je pouvais souffrir avant de supplier. Mais… mon ami… mon ami s’est sacrifié pour que je puisse m’échapper. Il m’a crié de courir. Et moi, lâche que je suis… j’ai obéi. Je l’ai laissé derrière… »
Elle éclata en sanglots.
Suzette posa une main réconfortante sur son épaule. « Ce n’est pas de ta faute, Lyara. Ce monstre est le seul responsable. »
« Vous devez l’arrêter, » supplia-t-elle en agrippant le bras de Suzette. « Il n’est pas seul… il y en a d’autres… d’autres captifs. Ils sont encore là-bas… dans cet enfer… »
Son regard se fit plus déterminé, malgré sa fatigue.
« Aidez-moi… et je vous donnerai ceci. »
De ses doigts tremblants, elle sortit de son corsage un petit écrin en bois. Suzette l’ouvrit avec précaution et y découvrit un anneau. Son éclat était étrange, presque irréel, et une étrange sensation s’en dégageait.
« Cet anneau… permet de revivre un souvenir. Une seule fois. Il peut vous permettre de voir un événement du passé avec une clarté absolue. »
Le silence s’abattit sur le groupe. Un tel artefact était inestimable.
Cornelius se redressa, un sourire carnassier aux lèvres.
« Tu peux considérer ton problème comme réglé. On va ramener la tête de ce "Péché de la Colère" sur un plateau d’argent. »
Lyara hocha faiblement la tête, avant de sombrer dans l’inconscience.
En Route vers l’Enfer
Ils firent halte dans un petit village à la lisière de la forêt, où ils confièrent Lyara aux soins d’une guérisseuse.
Puis, sans attendre, ils prirent la route.
Le lieu qu’ils cherchaient portait un nom sinistre. L’Abîme du Jugement.
Un ancien hameau abandonné, situé au cœur d’une vallée brumeuse où le soleil ne perçait jamais totalement. Un endroit oublié, rongé par la peur et les légendes.
Alors qu’ils avançaient sous une nuit noire, l’atmosphère devint plus lourde. Le silence, oppressant.
Les arbres semblaient se tordre sous un vent invisible, et un brouillard épais rampait au sol comme une entité vivante.
« Je n’aime pas ça… » murmura Arthur en frissonnant.
« Nous y sommes presque, » répondit Vanir.
Ils distinguèrent enfin l’entrée du village. Des maisons en ruines, des ombres vacillantes sous la lune voilée.
Mais alors qu’ils franchissaient le seuil du hameau maudit…
Un bruit.
Un froissement dans le brouillard.
Arthur s’arrêta, jetant un regard inquiet à ses compagnons.
Puis, en un clignement d’œil…
Il disparut.
Seul un morceau de sa veste restait sur le sol, flottant dans la brume.
Le silence revint.
Et le cauchemar ne faisait que commencer.
Chapitre 26 : Le Visage Caché de la Nuit
L’air était lourd, poisseux, chargé d’une odeur indéfinissable entre la terre humide et quelque chose de plus âcre. Le silence pesait sur le village abandonné, comme si le monde lui-même retenait son souffle après la disparition soudaine d’Arthur.
Cornelius serra les poings, fixant le sol où ne restait plus qu’un morceau de la veste d’Arthur, abandonné là comme une mauvaise plaisanterie.
« Qu’est-ce qui vient de se passer ? » gronda-t-il, sa voix trahissant une rare inquiétude.
Vanir, lui, n’était pas du genre à paniquer, mais son regard restait fixé sur la brume qui semblait avoir avalé leur ami.
« Ce n’est pas normal, » murmura-t-il. « Ce n’était pas un simple enlèvement. Il n’y a pas eu de bruit, pas de lutte. C’est comme si… il avait été effacé. »
Suzette, elle, restait étrangement silencieuse. Quelque chose n’allait pas. Elle le sentait. Une présence. Une sensation familière qui lui faisait froid dans le dos.
Et soudain, comme si une force invisible avait senti leur malaise, le brouillard se dissipa lentement.
C’est alors qu’ils le virent.
Un homme, debout à quelques mètres, les observait avec un sourire glacé. Il portait une blouse blanche impeccable, contrastant avec la désolation du village.
« Mes chers visiteurs… » dit-il d’une voix étrangement douce, presque mielleuse. « Vous semblez troublés. Puis-je vous aider ? »
Un Fantôme du Passé
Suzette sentit son cœur rater un battement. Elle connaissait cette voix.
Elle connaissait cet homme.
Son visage était resté gravé dans ses souvenirs les plus sombres.
Le Docteur Hyde.
Elle voulait parler, crier, exiger où se trouvait Arthur… mais rien ne sortit de sa bouche. Son corps refusait de bouger. Elle était figée par une terreur enfantine, celle qui hante les cauchemars et dont on ne se débarrasse jamais vraiment.
Si elle disait quoi que ce soit…
Si elle prononçait son nom…
Alors Arthur était perdu.
Cornelius, ignorant la tempête intérieure de Suzette, s’avança d’un pas assuré.
« Docteur… Hyde, c’est ça ? » lança-t-il avec méfiance. « Vous habitez ici ? »
L’homme eut un petit rire.
« Je n’habite pas ici, cher monsieur. Disons que je suis… de passage. Comme vous. »
Vanir fronça les sourcils. « Et vous ne trouvez pas étrange que quelqu’un disparaisse soudainement sous vos yeux ? »
Le docteur fit mine de réfléchir.
« Une disparition, dites-vous ? Hm. Voilà qui est troublant… »
Son ton était étrangement calme, trop calculé.
« Mais je vous assure que je n’ai rien à voir avec cela. »
« Alors qu’est-ce que vous faites ici ? »
Le sourire du docteur s’élargit.
« Je suis ici pour enquêter. Sur les disparitions. Tout comme vous, semble-t-il. »
Vanir et Cornelius échangèrent un regard sceptique.
« Ah, mais où sont mes manières ? » continua Hyde. « Venez. Vous devez être épuisés. Laissez-moi vous offrir un abri pour la nuit. »
Il désigna une bâtisse un peu plus loin, la seule qui semblait encore debout et habitée.
Suzette voulait refuser. Chaque fibre de son être lui hurlait de ne pas entrer là-dedans.
Mais elle savait aussi qu’ils n’avaient pas le choix.
Un Refuge Trop Paisible
L’intérieur de l’auberge était d’un contraste frappant avec l’extérieur lugubre du village. Un feu de cheminée crépitait doucement, projetant des ombres dans la pièce principale. Une odeur de soupe flottait dans l’air.
Et surtout… il y avait des gens.
Cinq personnes, assises autour de la grande table. Elles se levèrent dès que Hyde entra, leur regard brillant d’admiration.
« Docteur Hyde ! Vous voilà enfin ! » s’exclama une vieille femme.
« Nous vous attendions ! » ajouta un homme plus jeune.
Tous semblaient reconnaître en lui une figure protectrice, quelqu’un qu’ils respectaient profondément.
Vanir et Cornelius observèrent la scène avec méfiance.
« Vous êtes leur sauveur, c’est ça ? » lança Cornelius d’un ton ironique.
Hyde haussa les épaules.
« Je ne fais que mon devoir. Ces pauvres âmes ont tout perdu. Je les ai recueillis, nourris, protégés. Et je compte bien les aider jusqu’au bout. »
Puis il s’adressa directement à Suzette.
« Mais vous, ma chère… vous avez l’air troublée. »
Suzette détourna immédiatement le regard, son cœur battant à tout rompre.
Elle ne pouvait pas lui parler.
Pas encore.
Pas tant qu’Arthur était en danger.
Les Ombres d’un Monstre
Hyde les conduisit ensuite devant un grand tableau accroché au mur. Dessus, une série d’indices griffonnés, des cartes, des notes éparpillées.
Mais au centre…
Un portrait.
Ou plutôt, deux visages superposés.
L’un était normal, banal, presque anodin.
L’autre était un masque noir aux yeux vides.
« Voici notre suspect, » murmura Hyde. « Celui qui, selon moi, est responsable des disparitions. Un homme qui mène une double vie. Un être que l’on surnomme… Le Péché de la Colère. »
Cornelius siffla entre ses dents.
« Charmant. Et vous avez une preuve ? »
Hyde hocha la tête.
« Non… seulement des indices. Car voyez-vous, les disparitions… n’arrivent que durant mon sommeil. »
Un silence pesant s’abattit sur la pièce.
« Vous insinuez quoi ? » demanda Vanir.
Hyde sourit.
« Je n’insinue rien. J’énonce un fait. C’est pourquoi j’ai besoin de vous. Pour m’aider à comprendre ce qui se passe. »
Il s’approcha lentement, fixant chacun d’eux avec intensité.
« Si vous acceptez de m’aider… nous pourrons enfin percer ce mystère. Mais soyez avertis. Si nous avons raison… »
Il fit une pause, savourant l’instant.
Puis, d’une voix presque joyeuse :
« …alors nous avons affaire à un génie du mal. »
Le feu de cheminée crépita plus fort.
Le silence devint plus pesant.
Et dehors… quelque part dans la brume… Arthur était seul
Chapitre 27 : Le Gardien de la Porte
L’ambiance était pesante, une chape de plomb s’était abattue sur le village tandis que Vanir baissait les yeux sur une affiche froissée gisant dans la boue. Il la ramassa et la déplia lentement, plissant les yeux pour déchiffrer ce qui restait lisible : "RECHERCHÉ : RUBY" suivi d’une promesse de récompense, mais le reste du texte était illisible, brûlé ou rongé par l’humidité. Il jeta un regard rapide à Hyde et Cornelius, puis glissa discrètement l’affiche dans son manteau sans un mot. Il y avait quelque chose d’étrange là-dedans, mais ce n’était pas le moment d’en parler.
Une Répartition Inattendue
Hyde, toujours droit et mystérieux, leva un sourcil avant de proposer calmement : « Il serait plus efficace de nous diviser. Vous pourriez mener l’enquête à l’extérieur pendant que moi et Suzette surveillons les villageois ici. »
À ces mots, Suzette blêmit instantanément. Son souffle se coupa et une panique sourde lui vrilla l’estomac. Non. Pas avec lui. Pas seule avec lui. Elle ne pouvait pas. Elle lança un regard désespéré à Cornelius, un regard rempli de peur pure. Il comprit immédiatement.
Sans laisser la moindre chance à Hyde d’insister, Cornelius déclara d’un ton sec et tranchant : « Non. Suzette vient avec Vanir. Moi, je reste avec toi. »
Un silence pesant s’installa, puis un sourire effroyablement faux étira les lèvres d’Hyde. Ses yeux étaient noirs, insondables, comme s’il n’y avait rien derrière, juste un gouffre sans fond. « Soit. » Il haussa à peine les épaules avant de tourner les talons.
Suzette ne put s’empêcher de frissonner. Même après toutes ces années, il lui inspirait toujours une terreur viscérale.
Le Manoir des Murmures
Sans attendre, Vanir et elle partirent dans la nuit, la brume se refermant lentement derrière eux comme une créature vivante.
Ils errèrent à travers le village silencieux, à la recherche du moindre indice pouvant mener à Arthur. Mais plus ils avançaient, plus l’atmosphère devenait malsaine. Tout était trop calme. Aucune trace d’animaux, aucun bruit, comme si tout avait été vidé de son âme.
Puis, au détour d’une ruelle, une silhouette sombre apparut au loin : un vieux manoir lugubre, figé dans la nuit comme une bête endormie. Ses fenêtres, noires et béantes, ressemblaient à des orbites vides scrutant les intrus. Son entrée à moitié enfoncée tenait à peine, comme si elle n’attendait qu’un souffle pour s’effondrer.
Suzette sentit un frisson glacé lui parcourir l’échine. « Ce… cet endroit est horrible. »
Vanir, imperturbable, haussa les épaules. « Soit on trouve Arthur ici, soit on meurt en essayant. »
« C’est censé être rassurant ? »
D’un mouvement fluide, Suzette fit apparaître une bulle d’énergie dans sa main avant de la projeter droit sur la porte du manoir. L’explosion fit trembler les murs et souleva un nuage de poussière, projetant des éclats de bois dans toutes les directions.
« Et voilà, porte ouverte ! » lança Vanir avec un sourire en coin.
Ils pénétrèrent à l’intérieur.
Un Lieu Hostile et Sans Âme
Dès qu’ils mirent un pied dans le hall d’entrée, l’air devint glacial.
Les murs étaient couverts de toiles d’araignées, et l’odeur d’humidité était omniprésente. De grandes peintures couvertes de poussière représentaient des visages tordus dans des expressions de souffrance et de colère.
Mais ce qui dérangeait le plus, c’était l’absence totale de son.
Pas un grincement. Pas un souffle de vent.
Juste le silence absolu. un silence si absolu qu’on en venait presque à entendre son propre cœur battre.
Vanir avançait tranquillement, mains dans les poches, tandis que Suzette jetait des regards nerveux tout autour d’elle. Soudain, elle se retourna… et Vanir avait disparu.
Son cœur rata un battement.
« Vanir… ? »
Rien.
Elle serra son sceptre, le souffle court.
« Vanir… si c’est une blague… elle est pas drôle… »
Son regard fouilla la pénombre, la panique montant en elle.
Puis une voix glaciale s’éleva derrière elle : « Suzette… »
Elle se figea.
Sa respiration s’accéléra.
Lentement, très lentement, elle tourna la tête… et vit une silhouette encapuchonnée, figée juste derrière elle.
Un hurlement lui monta à la gorge, elle serra son sceptre prête à frapper…
Et Vanir éclata de rire en retirant son capuchon.
« AH AH AH ! La tête que t’as faite ! C’était mythique ! »
Suzette, le cœur battant à mille à l’heure, lui asséna un violent coup de poing en pleine mâchoire.
« MAIS T’ES MALADE OU QUOI ? J’AI FAILLI FAIRE UNE CRISE CARDIAQUE ! »
Elle haleta un moment, puis éclata d’un rire nerveux.
Vanir se frotta la joue avec un sourire en coin. « T’avais l’air tendue, fallait bien te détendre un peu. »
Suzette secoua la tête avant de reprendre son sérieux. « Vanir… faut que je te parle. »
Il hocha la tête et l’écouta avec attention alors qu’elle lui racontait tout : sa première rencontre avec Hyde, ce qu’elle avait vécu, l’horreur qu’il lui avait fait subir, et le fait qu’il était exactement le même aujourd’hui.
Le visage de Vanir perdit toute trace d’amusement.
« On doit retrouver Cornelius. Tout de suite. »
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