Trois Jours Pour Toujours Mon One Shot

Publié le 23 juillet 2025 à 19:29

Trois Jours Pour Toujours Intégral Merci du Soutien 💖

Synopsis : Et si tu n'avais que trois jours à vivre... Que ferais-tu de tes derniers battements de cœur ?

Yuki et Aoi, tous deux âgés de 19 ans, sont un jeune couple inséparable depuis le lycée. Lui, rêveur, maladroit et drôle, adore faire rire Aoi avec ses imitations ridicules et ses idées stupides. Elle, douce, vive, sarcastique et pleine de tendresse, trouve en lui la seule personne qui l'a vraiment comprise. Ensemble, ils ont construit des projets simples : voyager, emménager ensemble, avoir un chien idiot, vivre doucement.

Mais un matin, lors d'un rendez-vous médical de routine, Yuki apprend une vérité brutale : une maladie dégénérative rare qu'il croyait stabilisée a progressé en silence. Il ne lui reste que trois jours à vivre.

Trois jours.
Soixante-douze heures.
Une poignée de battements de cœur.

Plutôt que de s'effondrer, Yuki décide de cacher la vérité à Aoi... du moins au début. Il veut lui offrir trois jours parfaits. Trois jours pour rire, aimer, vivre, comme si le temps ne comptait pas. Il l'emmène dans un road-trip improvisé à travers les lieux marquants de leur histoire, avec pour seul bagage : des souvenirs et l'envie d'être libre.

Mais chaque moment partagé rend l'adieu plus cruel, chaque rire fait trembler son cœur fragile.

Quand Aoi finit par découvrir la vérité, elle ne s'effondre pas. Elle rit. Elle rit à travers ses larmes et décide de transformer leurs dernières heures ensemble en un adieu inoubliable.

Merci pour votre temps utilisé a lire mon histoire ^^ j'espère que sa te plaira


Chapitre 1 : Le compte à rebours

 

Je pensais avoir toute une vie pour lui dire que je l'aimais. J'avais tort. Il me reste trois jours.

Le tic-tac de l'horloge résonnait dans la pièce blanche, presque comme une moquerie.

Yuki détestait les hôpitaux. Ce n'était pas seulement l'odeur de désinfectant, ni les lumières blafardes, ni les sièges inconfortables en plastique froid. Non. Ce qu'il haïssait par-dessus tout, c'était ce silence... ce silence tendu, cette sensation que chaque minute passée dans cet endroit grignotait un peu plus de ton âme.

Et aujourd'hui, le silence semblait hurler.

Assis dans la salle d'attente, il fixait ses baskets, les lacets défaits comme toujours. Son genou droit tremblait inconsciemment, rythmé par un mélange de stress et de fatigue. Il avait mal dormi. Comme d'habitude. Depuis qu'il avait reçu un appel étrange du centre médical lui demandant de "passer au plus vite" pour discuter des résultats, une boule s'était formée dans son estomac. Elle n'avait pas disparu depuis.

Il jeta un regard discret à la pendule au mur. 10h57. Trois minutes de retard. Il était pourtant arrivé bien à l'avance.

Il soupira.

Aoi l'attendait dehors. Il lui avait dit qu'il avait juste une petite prise de sang à faire, rien de grave. Elle avait levé les yeux au ciel en l'accusant de vouloir échapper aux cours. Il avait ri. Elle aussi. Comme toujours. Comme d'habitude.

Et pourtant, aujourd'hui, rien ne ressemblait à une habitude.

La porte du cabinet s'ouvrit dans un léger grincement. Un homme en blouse blanche, lunettes fines posées sur un nez légèrement rouge, apparut.

— Yuki Asano ?

Yuki se leva, faussement détendu. Il lança un sourire mécanique au médecin, comme s'il allait à un rendez-vous pour renouveler une ordonnance de vitamines.

— C'est moi.

Le médecin ne sourit pas. Il hocha simplement la tête et s'écarta pour le laisser entrer. Yuki sentit son cœur s'alourdir dans sa poitrine.

Le bureau était minimaliste. Une fenêtre donnant sur un petit jardin sec, un bureau en métal couvert de dossiers, un ordinateur en veille. Sur une étagère, un cactus solitaire.

Yuki s'assit en face du médecin, les mains posées sur ses genoux.

— Alors, docteur ? J'ai gagné à la loterie ou pas ?

Il tenta une blague. Sa voix se voulait légère, mais elle tremblait légèrement à la fin.

Le médecin croisa les mains. Il respira profondément.

— Je vais aller droit au but, Yuki. On a les résultats de tes derniers examens. Tu sais que ta maladie est rare, et difficile à suivre. Jusqu'ici, les traitements avaient réussi à stabiliser ton état, mais... les dernières analyses montrent une rechute. Violente. Inattendue.

Yuki sentit l'air quitter ses poumons.

Il n'osa pas parler. Il attendit.

Le médecin continua, posant chaque mot comme un coup de marteau.

— Le système nerveux central est atteint. Les signaux ne passent plus correctement. C'est... en phase terminale. Très avancé.
Il marqua une pause, puis baissa les yeux.

— Nous estimons... qu'il te reste environ trois jours.

Le monde s'arrêta.

Trois jours.

Trois... jours ?

Pas trois mois.
Pas trois semaines.
Trois jours.

72 heures.

Il attendit qu'on lui dise qu'il y avait une erreur. Une confusion. Qu'ils avaient inversé les dossiers. Mais le silence resta. Lourde confirmation.

Il aurait voulu rire. Ou pleurer. Ou hurler. Mais il ne fit rien de tout ça. Il resta là, la bouche entrouverte, le regard vide.

Trois jours.

C'était... ridicule.

— Je... je me sens bien pourtant, articula-t-il enfin. J'ai pas mal, je... je marche normalement...

Le médecin secoua la tête.

— Le corps est parfois traître. Tu peux te sentir en forme, puis... tout bascule. Il faut que tu comprennes, Yuki. Ton temps est... court. Très court.

Yuki se leva sans même s'en rendre compte.

Il remercia machinalement le médecin, ramassa son sac, ouvrit la porte, et sortit.

Il ne savait pas combien de temps il resta dehors, devant l'hôpital, à regarder le ciel. Il faisait beau. Un ciel bleu clair, sans un nuage, comme une insulte. Le genre de jour où on fait des plans pour l'été. Pas le genre de jour où on apprend qu'on va mourir.

Un bruit de notification sur son téléphone le ramena à la réalité.

[Aoi 💙] : T'as fini ? J'ai trop faim. T'as intérêt à me payer un ramen. 🍜😤

Il sourit. Un vrai sourire cette fois. Tragique.
Il pouvait presque l'entendre râler depuis ici.

Il tapa rapidement une réponse.

[Yuki] : Prépare un sac. On part. Ce soir. N'importe où. Je veux juste... partir. Avec toi.

Quelques secondes plus tard, elle répondit.

[Aoi 💙] : ...Quoi ? 😳
[Aoi 💙] : C'est une autre de tes lubies bizarres ?
[Aoi 💙] : On a cours demain, baka. 😑

Yuki regarda l'écran. Son pouce trembla un instant. Puis il écrivit.

[Yuki] : Je te l'expliquerai en route. Fais-moi confiance. J'ai besoin de toi. Juste toi.

Il n'envoya pas la suite du message qu'il avait écrit.

"Parce que je vais mourir."

Il l'effaça.

Ce soir-là, il passa des heures à préparer un sac. Ce n'était pas un voyage normal. Il ne prenait pas de vêtements en trop. Juste des souvenirs.

Il mit la peluche qu'elle lui avait offerte le jour où ils s'étaient embrassés pour la première fois.
Il glissa leur vieille photo polaroïd où ils faisaient une grimace stupide au festival d'été.
Il rangea soigneusement les lettres qu'il avait commencées à lui écrire en secret depuis des mois, au cas où...

Et il prit une boîte en bois, celle où il gardait une bague. Pas pour une demande en mariage. Non. Juste une bague stupide, fantaisie, qu'il voulait lui offrir "plus tard", "quand ils seraient installés".

Mais plus tard n'existait plus.

Quand Aoi le retrouva au terminal de bus, elle était en colère.

— Tu m'as vraiment fait courir comme une folle ! Je suis passée chez moi, j'ai pris un sac au hasard, j'ai volé les chips de mon frère, et j'ai laissé une note comme quoi je fuguais avec un psychopathe malade de la tête. Tu peux m'expliquer ?

Yuki lui sourit doucement.

— Oui. Dans le bus.

— Et si je veux pas monter ?

— Je te kidnappe.

— Tu me kidnapperais vraiment avec ce sweat trop grand et ton sac Hello Kitty ?

Il rit.

— C'est pas Hello Kitty, c'est une édition spéciale... et très virile.

Elle le fixa. Puis soupira.

— T'as intérêt à ce que ça vaille le coup.

Elle monta.

Le bus démarra.

Yuki la regarda s'endormir sur son épaule à peine vingt minutes plus tard. Sa respiration calme. Son visage détendu.

Il ferma les yeux.

Trois jours.

Il allait les vivre. Pas pour lui.
Pour elle.

Il allait lui offrir un souvenir qui durerait toute une vie.

"Je mourrai dans trois jours.
Mais tant que son rire existe,
je vivrai encore un peu."

Chapitre 2 : Premier jour - Rire jusqu'à l'aube

 

"Le monde n'a jamais été aussi beau.
Peut-être parce que je le regarde en sachant que je vais le quitter."

Le bus traversait des paysages familiers noyés dans l'obscurité. Les lampadaires défilaient comme des lucioles fatiguées. Aoi dormait toujours contre son épaule, et Yuki ne bougeait pas d'un millimètre. Même si son bras commençait à s'endormir, il se refusait à rompre ce moment.

Il aurait pu mourir maintenant. Là, tout de suite. Et ce serait presque supportable.

Mais non. Pas encore.

Pas tant qu'il ne l'aura pas fait rire.

Le bus les déposa dans une petite ville côtière qu'ils avaient visitée trois ans plus tôt lors d'un voyage scolaire. À l'époque, ils n'étaient qu'amis. Ou du moins, c'est ce qu'ils faisaient croire. Yuki s'en souvenait parfaitement : le distributeur qui ne rendait pas la monnaie, les nouilles instantanées trop salées, et surtout, le rire d'Aoi quand il avait imité leur prof de maths en train de pleurer sur un tableau blanc.

Il n'avait jamais entendu un son aussi pur.

Maintenant, il avait 72 heures pour l'entendre encore.

7h03 du matin – Premier jour

— Tu te rends compte qu'on a fui la ville pour venir ici... pour manger une omelette au riz dans un vieux bistrot vide ? marmonna Aoi en baillant, sa cuillère à moitié plongée dans le ketchup.

— Correction : une "omurice de la légende" d'après Google Maps. Note les guillemets.

— Légende de quoi ? De l'intoxication alimentaire ?

Yuki sourit. Il n'avait pas d'appétit, mais il faisait semblant. Comme pour tout, désormais.

— C'est peut-être la dernière omelette au riz qu'on mangera ensemble, déclara-t-il avec un sérieux dramatique.

Aoi leva un sourcil.

— T'as un cancer du foie ou quoi ?

Yuki faillit s'étrangler. Elle l'avait dit comme une blague. Lui, il avait l'impression qu'elle avait craché du venin dans son cœur.

— Wow, rétorqua-t-il après une seconde de pause. T'es encore plus cruelle que prévu.

— T'as commencé. Assume ton exagération théâtrale.

Elle lui tira la langue.

Il lui offrit un clin d'œil.

9h12 – Ruelle marchande

Ils déambulaient entre les étals d'une vieille rue commerçante. La ville n'était pas très animée, mais ça l'arrangeait. Moins de monde, moins de bruit, plus de silence à remplir avec des souvenirs.

Ils tombèrent sur une boutique de souvenirs un peu kitsch. Des chats porte-bonheur, des figurines ridicules, des porte-clés moches.

— Regarde ça ! cria Yuki en brandissant une peluche en forme de cornichon géant.

— C'est censé être mignon ?

— C'est censé me représenter.

— Pourquoi un cornichon ?

— Parce que je suis croquant à l'extérieur et aigre à l'intérieur.

— Et mou au centre ?

— ...C'est blessant, mais juste.

Ils rirent ensemble. Rire. Encore. Plus fort. Plus vrai.

11h47 – Vieille salle d'arcade

Yuki lança une pièce dans une machine de danse rythmique. Il se plaça dessus, mit le niveau en "EXPERT", et prit une posture de superstar.

— Je dédie cette performance à mon public... c'est-à-dire toi.

— J'ai très peur.

La musique démarra. Ses jambes bougèrent n'importe comment. Ses bras encore plus. Il ressemblait à un poulpe sous caféine.

Aoi éclata de rire. Un vrai. Spontané. Détonnant.

Yuki faillit pleurer en l'entendant.

Il faillit tomber aussi.

— J'ai perdu deux litres de sueur mais gagné ton respect, souffla-t-il en titubant hors de la plateforme.

— T'as surtout gagné une crampe.

Elle le poussa gentiment contre un fauteuil en plastique et s'assit à côté de lui.

Ils restèrent là un moment, sans rien dire.

Juste à respirer le même silence.

14h26 – Parc abandonné sur la colline

Ils grimpèrent jusqu'à une vieille aire de jeux au sommet d'une petite colline. Là-haut, la ville semblait lointaine, figée.

— Tu te souviens de cet endroit ? demanda Yuki en s'asseyant sur une balançoire rouillée.

Aoi hocha la tête.

— C'est ici que tu t'es pris un râteau quand t'as voulu m'embrasser en quatrième.

— J'étais trop en avance sur mon temps.

— Tu t'étais cogné contre le poteau en te penchant trop vite.

— C'était un coup de style. Une manœuvre de diversion.

Elle éclata de rire. Encore. Et s'approcha de lui.

Le vent soulevait ses cheveux. Elle le regarda avec un mélange de douceur et d'inquiétude.

— Tu vas bien, Yuki ? Vraiment ?

Il gela une seconde.

Puis, il détourna les yeux.

— Mieux que jamais.

Mensonge.
Mais pour elle, il le dirait encore et encore.

18h00 – Sur le toit d'un immeuble abandonné

Ils avaient trouvé un vieux bâtiment désaffecté qui surplombait la mer. L'endroit parfait. Ni légal, ni sécurisé, mais parfait.

Ils s'assirent sur le bord du toit, jambes dans le vide, sacs posés derrière eux.

Le ciel virait lentement à l'orange. Le soleil descendait doucement, comme si lui aussi savait que le temps était compté.

Aoi parlait de tout et de rien : de sa cousine qui allait se marier, de son rêve d'ouvrir un café avec des chats, de sa peur des orages.

Yuki l'écoutait en silence, le regard perdu dans la lumière dorée.

Puis il sortit la boîte en bois de son sac.

— Hé, Aoi.

— Hmm ?

Il ouvrit la boîte. À l'intérieur, une bague. Simple. En argent. Ajustable.

— C'est pas une demande officielle, hein. Pas un mariage. Juste... un truc symbolique. Pour dire que t'as compté plus que tout.

Elle le fixa, interdite.

Le vent soufflait doucement.

— C'est trop dramatique pour une bague à 1 000 yens, murmura-t-elle.

Il rit.

— C'est une édition limitée. Peut-être.

Elle ne répondit pas tout de suite. Puis, sans un mot, elle passa la bague à son annulaire gauche.

— Idiot, dit-elle doucement. T'avais pas besoin de ça pour que je sache.

Et elle posa sa tête contre son épaule.

Yuki sentit ses yeux piquer.

Mais il se retint.
Pas encore.
Il reste deux jours.

"Je ne lui ai pas dit. Pas encore.
Je veux que son rire résonne plus fort que mes adieux.
Je veux qu'elle se souvienne de mes sourires, pas de mes silences."

À suivre...

Chapitre 3 : Deuxième jour - Les promesses oubliées

 

"On ne choisit pas le moment où on dit adieu.
Mais on peut choisir de le remplir d'amour."

5h49 – Plage déserte

Le jour se levait lentement. Une lumière rose-orange venait peindre les vagues d'un éclat irréel.

Yuki, les chaussures à la main, marchait les pieds dans l'eau. La mer était froide, mais il ne s'en plaignait pas. Au contraire. Il aimait cette morsure. Elle lui rappelait qu'il était encore là. Encore vivant.

Derrière lui, Aoi avançait à petits pas, emmitouflée dans un sweat trop grand qu'il lui avait prêté. Elle bâillait.

— Me réveille plus jamais à 5h du matin, murmura-t-elle d'une voix ensommeillée.

— Tu dis ça, mais regarde-moi ce lever de soleil. On dirait une pub pour le bonheur.

— J'vois surtout des cernes et du sable dans mes chaussettes.

Il rit doucement. Elle aussi, malgré elle.

Ils restèrent là, côte à côte, à regarder l'horizon comme deux naufragés qui savaient que le rivage n'était plus très loin.

9h13 – Sur la route

Le vieux scooter qu'ils avaient loué tremblait comme s'il allait exploser à chaque virage. Aoi, assise derrière Yuki, le tenait par la taille, les cheveux dans le vent.

— C'est pas un scooter, c'est un cercueil motorisé ! cria-t-elle.

— On vit dangereusement ! répondit Yuki en riant.

— T'as même pas le permis !

— Détails.

Ils dévalèrent une petite route de campagne bordée de rizières. Le ciel était bleu pur, l'air tiède. C'était le genre de matin qui donne envie de croire en demain.

Mais Yuki n'en avait pas.

Alors il roulait vite, comme pour fuir le temps.

11h57 – Sanctuaire oublié

Ils s'arrêtèrent devant un vieux sanctuaire abandonné, caché au fond d'une forêt de bambous.

— C'est ici que je voulais t'emmener, dit Yuki en descendant du scooter.

— C'est quoi ce lieu ? On dirait un décor de film d'horreur.

— C'est là que j'ai fait un vœu, y'a quatre ans. Je t'avais pas encore avoué mes sentiments. J'étais trop lâche.

Aoi le regarda avec tendresse.

— Et t'as souhaité quoi ?

Il la regarda, droit dans les yeux.

— Que tu restes dans ma vie. Même si c'était pas comme petite amie. Juste... là. À mes côtés.

Elle ne répondit pas. Elle s'approcha, et s'accrocha à sa manche.

— Je suis toujours là, idiot.

Il voulut lui dire qu'elle ne le serait plus très longtemps.
Il voulut lui hurler qu'il avait peur, qu'il ne voulait pas la quitter.

Mais il se contenta de sourire.

13h22 – Restaurant de bord de mer

Ils commandèrent deux plateaux de sashimis. Yuki ne toucha presque pas à son assiette.

Aoi fronça les sourcils.

— T'as l'air fatigué. Tu veux qu'on rentre à l'hôtel ?

— Non non, ça va. Juste... un coup de mou.

Il serra les dents. Ses tempes pulsaient légèrement. Un bourdonnement étrange lui vrillait les oreilles. Comme une alarme qu'il était seul à entendre.

— Tu mens mal, dit-elle.

Il releva les yeux, surpris.

— Depuis quand t'es aussi douée pour lire dans mes pensées ?

— Depuis qu'on a 15 ans. Depuis que t'as pleuré en cachette après que ton chien ait mordu ton goûter.

Il éclata de rire, malgré la douleur.

— Il m'a trahi. Comme mon estomac aujourd'hui.

— ...Yuki.

Elle le regardait avec une gravité inhabituelle.

Il détourna le regard, et comme toujours, détourna la vérité.

— J'ai juste besoin d'un peu de caféine. Et peut-être d'une sieste.

Elle hocha la tête, sans insister. Mais il voyait bien, dans ses yeux, qu'elle commençait à douter.

16h40 – Sur un quai de pêche, face à la mer

Ils s'étaient installés sur un vieux quai. Un goéland les observait de loin, méfiant.

Aoi tenait une canne à pêche. Yuki, couché à côté, la tête posée sur ses genoux.

— Si on attrape un poisson, tu le cuisines ? demanda-t-elle.

— Si c'est un monstre marin, je le garde comme animal de compagnie.

— Comme ce poisson-globe qu'on a vu au marché ce matin ?

— Lui, c'est mon fils spirituel.

Elle rit. Encore. Ce rire-là... il était différent. Un peu fragile. Un peu brisé.

— Tu sais, Yuki...

Elle marqua une pause.

— T'as changé, ces derniers jours. Tu fais trop d'efforts. T'es drôle, mais... c'est pas naturel. Tu me regardes comme si tu voulais me dire quelque chose... sans y arriver.

Le cœur de Yuki rata un battement.

Il se redressa lentement. La brise caressait leurs visages.

Il la regarda.

— Aoi, si je te disais... que j'allais partir.

— Partir ?

— Pour longtemps. Loin.

— Loin où ?

— ...Loin de tout.

Elle fronça les sourcils.

— Pourquoi tu parles comme ça ? Tu me fais flipper.

Il voulut répondre. Mais à ce moment précis, il sentit une douleur sourde traverser son crâne. Comme une lame invisible.

Il chancela.

Aoi le rattrapa, affolée.

— Yuki ?!

— Ça va... juste... un vertige.

Mais elle n'était pas dupe cette fois.

Elle le força à s'allonger. Il obéit, incapable de lutter contre la fatigue qui l'écrasait.

Le monde tournait.

Aoi, penchée au-dessus de lui, avait les larmes aux yeux.

— Qu'est-ce que tu me caches... ?

Il voulut lui mentir encore.

Mais ses lèvres ne bougèrent plus.

20h03 – Chambre d'hôtel

Yuki dormait. Son visage était pâle, son front brûlant.

Aoi, assise à côté de lui, tenait son téléphone.

Elle hésita.

Puis, elle fouilla dans son sac.

Elle trouva l'ordonnance.

Celle qu'il avait négligemment laissée tomber plus tôt. Elle la déplia lentement.

Ses yeux parcoururent les mots médicaux incompréhensibles... jusqu'à une phrase, écrite à la main.

"Pronostic vital engagé. Patient informé. Délai estimé : 72h."

Elle resta figée.

Puis, elle regarda Yuki, endormi, tremblant sous la couverture.

Ses doigts se crispèrent. Ses lèvres aussi.

— Yuki... espèce d'abruti...

Sa voix se brisa.

Elle s'écroula contre lui, en silence.

"Tu voulais me protéger de la douleur...
Mais c'est ton silence qui me tue."

À suivre...

Chapitre 4 : Le secret

 

"Tu n'avais pas besoin de me protéger.
Tu avais juste besoin d'être avec moi.
Jusqu'au bout."

7h36 – Chambre d'hôtel

Le monde était silencieux.

Yuki ouvrit les yeux lentement. Il faisait encore sombre dans la chambre. La lumière du matin filtrait à peine à travers les rideaux épais.

Il sentit une chaleur contre lui. Aoi. Endormie, lovée contre sa poitrine, une main posée sur son torse. Elle avait les paupières encore humides. Des traces salées sur ses joues.

Yuki gela.

Il baissa les yeux, lentement, presque terrifié.

Sur la table basse, l'ordonnance.

Dépliée. Visible. Lue.

Son cœur s'arrêta. Puis se remit à battre, fort. Trop fort.

Elle sait.

8h20 – Silence froid

Ils ne parlèrent pas pendant le petit-déjeuner.

Aoi mangeait lentement une tartine, les yeux dans le vide. Yuki, de son côté, ne touchait à rien. Il n'osait pas.

Elle ne disait rien.
Et c'était pire que tout.

Le silence entre eux n'avait jamais été aussi lourd.

Et lui, il avait peur de le briser.

Il voulut faire une blague. Comme avant. Comme toujours. Trouver un mot bête, dédramatiser. Mais sa gorge était sèche, nouée.

Et puis, elle leva les yeux.

— Tu savais, hein ?

Sa voix était calme. Presque douce. Mais ce n'était pas un murmure. C'était une lame.

— Depuis combien de temps... tu sais que tu vas mourir ?

Il ouvrit la bouche, mais aucun mot ne sortit.

Elle reposa sa tartine.

— Trois jours ? C'est ça ? Trois jours à vivre... et t'as décidé de partir en road trip avec moi comme si de rien n'était ?

Yuki inspira profondément.

— Aoi... je voulais pas que tu souffres. Je voulais te faire rire. Te faire vivre des souvenirs heureux. Pas... te faire pleurer.

Elle le regarda, les yeux brillants.

— Tu pensais que j'allais rire, pendant que toi tu mourais en silence à côté de moi ?

Il baissa les yeux. Il n'avait pas de réponse.

Elle se leva, fit quelques pas vers la fenêtre.

— T'es con. Tellement con.

Elle avait la voix brisée, mais elle souriait. Un sourire triste, tremblant.

— Tu m'as offert les plus beaux souvenirs de ma vie. Et tu voulais partir sans que je le sache ?

— C'est parce que je t'aime, murmura-t-il.

Elle se retourna, lentement.

— Et moi, tu crois pas que je t'aime aussi ?
Tu crois que je préfère te perdre sans un mot ?
Tu crois que je veux rester là, des années après, à me demander pourquoi t'as disparu sans me prévenir ?

Yuki sentit les larmes monter.

— Je voulais t'épargner cette douleur...

— La douleur ? Yuki, la douleur, je la ressens maintenant. Là. Tout de suite. Parce que je t'aime. Et t'as pas le droit de décider seul de comment on vit ça.

Il se leva, tituba légèrement. Sa vision se brouilla.

Mais il alla vers elle. Et il la prit dans ses bras.

— Je suis désolé.

Elle le frappa doucement sur le torse.

— Trop tard pour t'excuser, baka.

Il rit, la voix tremblante.

— J'suis quand même un peu stylé comme mec condamné, non ?

— Non. T'es un cornichon pleurnichard.

— Je croyais qu'on avait dit que c'était un cornichon viril ?

— On a rien dit du tout. C'est toi qui fantasmes.

Ils rirent, un peu, dans un sanglot commun.

Et ils restèrent ainsi longtemps, collés l'un à l'autre, comme deux morceaux qu'on essaie de recoller avant qu'ils ne se brisent.

11h44 – Sur la route

Ils roulèrent sans destination précise. Le scooter peinait un peu dans les montées. Aoi tenait le guidon cette fois.

Yuki, assis derrière elle, chantait faux.

Très faux.

— ♪ Je suis mouraaant mais j'ai du swag ♪
— ♪ J'ai un taux de globules blancs un peu trop baaasseee ♪

— Yuki, tu chantes comme un canard blessé.

— Les canards aussi méritent l'amour.

— Pas quand ils ruinent mes tympans.

Il rit. Elle aussi. Moins fort. Mais elle riait.

Et c'était tout ce qui comptait.

14h10 – Cimetière au sommet de la colline

Le lieu était paisible. Des tombes anciennes, des arbres centenaires, des lanternes de pierre recouvertes de mousse.

Ils s'assirent sur une stèle vide, à l'ombre d'un cerisier.

Yuki regarda les pétales tomber, même en été.

— Tu veux qu'on enterre quoi ici ? demanda Aoi.

Il sortit une petite boîte en métal de son sac. À l'intérieur : une lettre, une photo, un bracelet.

— Ce sont les choses que je ne veux pas que tu gardes.

Elle fronça les sourcils.

— Pourquoi ?

— Parce que je veux que tu avances. Pas que tu restes coincée dans mes souvenirs.

Elle prit la boîte, la ferma.

— Tu me fais confiance ?

— Toujours.

Alors elle se leva, creusa un petit trou près d'un vieux tronc, et enterra la boîte.

Puis elle se retourna vers lui.

— Mais je garde ta bague. Et ta peluche. Et ton hoodie. Et tes playlists nulles.

— Même celle "tristesse swag 200%" ?

— Surtout celle-là.

Il sourit.

20h48 – Sur la plage, à nouveau

Ils s'étaient couchés sur le sable, sans rien dire.

Le bruit des vagues était apaisant.

— Aoi ?

— Hmm ?

— Tu sais ce que je regrette le plus ?

— D'avoir mangé cette glace melon wasabi ?

— Oui, aussi. Mais surtout... de pas t'avoir dit assez souvent que je t'aime.

Elle tourna la tête vers lui.

— Tu me l'as dit tous les jours, Yuki. Même sans le dire.

— Je veux que tu l'entendes. Encore. Et encore.

Il prit sa main.

— Je t'aime, Aoi. T'es la meilleure chose qui me soit arrivée. Et si je pouvais recommencer, même en sachant que ça finit comme ça, je retomberais amoureux de toi mille fois.

Elle serra sa main fort.

— Alors meurs pas tout de suite, idiot.

Il ferma les yeux.

— Je tiendrai encore un peu. Pour toi.

"Le pire, ce n'est pas de mourir.
Le pire, c'est de partir sans t'avoir aimé jusqu'à la dernière seconde."

À suivre...

Chapitre 5 : Dernière nuit, dernière pluie

 

"Certains adieux ne se disent pas.
Ils s'écrivent dans un regard,
ou dans le silence d'une dernière pluie."

16h42 – L'hôtel, encore

Le tonnerre grondait au loin.

Un rideau de pluie balayait la baie vitrée de leur petite chambre. Le ciel était devenu gris, le genre de gris qui fait croire que le monde se tait.

Yuki était allongé dans le lit. Haletant. Faible.
Ses doigts tremblaient. Son souffle se faisait court.

Il avait passé la matinée à lutter contre un mal invisible, un poids qui s'abattait sur son corps, comme si chaque mouvement était une épreuve.

Et pourtant, il souriait.

Aoi s'assit près de lui, mouillée par la pluie. Elle était sortie chercher ses médicaments. Et même si elle courait vite, elle n'avait pas pu courir plus vite que le temps.

— T'as raté la météo, souffla Yuki avec un sourire en coin.

— T'as raté le moment où j'ai failli me noyer dans une flaque.

— T'aurais été une très belle sirène.

— Sirène qui crie. Beaucoup.

— J'aime quand tu cries. C'est que tu vis.

Elle baissa les yeux. Son sourire se brisa.

Yuki posa une main sur la sienne.

— Aoi... on est quel jour, aujourd'hui ?

Elle déglutit.

— Le troisième.

Il hocha lentement la tête.

Puis, d'une voix plus faible :

— Alors c'est ce soir.

Elle voulut dire non. Qu'il restait encore du temps. Qu'il allait peut-être se réveiller demain, rire encore, marcher encore... l'embrasser encore.

Mais elle n'était pas idiote.

Elle le vit dans ses yeux. Cette lumière qui vacillait. Cette fatigue au fond de lui. Cette résignation qu'il cachait derrière les blagues.

Elle essuya ses larmes discrètement.

Yuki ferma les yeux un instant.

— J'ai froid, murmura-t-il.

Alors elle se glissa sous les draps avec lui.
Elle l'entoura de ses bras. De son souffle. De sa chaleur.

— Tu te souviens, dit-elle, de la fois où t'as essayé de me demander en couple dans la salle d'arts plastiques... en me tendant un origami de vache ?

— Un chef-d'œuvre incompris, confirma-t-il.

— Une horreur surtout. Je pensais que c'était une grenouille obèse.

— Elle représentait la solidité de notre relation. L'amour bovin.

— Romantique à souhait.

Ils rirent. Faiblement. Ensemble.

Et le silence reprit sa place entre eux. Un silence doux, cette fois. Comme si leurs cœurs parlaient à leur place.

19h17 – Toujours sous la pluie

La pluie tombait plus fort. Le toit laissait échapper de petits claquements réguliers. La chambre sentait l'humidité, le linge propre, et la fin.

Yuki tremblait un peu plus.

Il parlait moins.

Aoi lisait à voix haute un manga qu'il aimait. Une vieille série de comédie romantique où le héros tombait amoureux d'une alien amnésique.

— "Et alors, Sora-chan lui dit : 'Même si je perds la mémoire... je me souviendrai toujours de toi avec le cœur !'"
Elle s'arrêta.

— C'est vraiment débile, hein ?

Yuki sourit.

— Complètement.

Il ouvrit les yeux, lentement.

— Mais j'aime cette phrase.

— Moi aussi.

Un éclair zébra le ciel, illuminant brièvement la chambre.

Puis, Yuki murmura :

— Tu veux qu'on s'en aille ? Maintenant ? Juste nous deux, dehors ?

Elle le regarda.

— Sous la pluie ?

— C'est notre dernière pluie. Faut qu'on danse un peu, non ?

20h01 – Sous l'averse

Ils sortirent de l'hôtel, main dans la main, sans parapluie.

Le monde était trempé. La route luisait. Les arbres frémissaient.
Mais ils riaient.

Aoi tourna sur elle-même, les bras levés.

— Je suis vivaaaante ! cria-t-elle. Et toi aussi !
Elle attrapa la main de Yuki.

— T'as trois minutes de survie max si tu glisses sur une feuille mouillée, marmonna-t-il.

— Alors glissons ensemble, baka.

Ils coururent, trempés, vers le vieux quai où ils avaient pêché.

Yuki, essoufflé, s'arrêta à mi-chemin.

Son corps ne suivait plus. Ses jambes fléchirent.

Aoi l'aida à s'asseoir.

Ils restèrent là, sous la pluie battante, le vent, le tonnerre au loin.

Puis il parla, les yeux mi-clos.

— Tu sais... j'ai pas peur de mourir. Pas vraiment. J'ai juste peur... que tu sois triste. Que tu restes seule.

Elle serra sa main. Fort.

— Je serai triste, idiot. Bien sûr que je vais l'être. Mais je serai là. Debout. Et je me souviendrai de toi... pas comme d'un malade qui s'éteint, mais comme du garçon qui m'a fait danser sous la pluie.

Il sourit faiblement.

— Même si je puais le vieux sweat trempé ?

— Surtout pour ça.

Ils s'embrassèrent. Longtemps.

Et quand leurs lèvres se séparèrent, le monde avait ralenti.

Yuki se laissa glisser doucement contre elle.

— Reste avec moi... un peu encore...

— Toujours.

Elle s'assit, le dos contre un poteau, le tenant contre son cœur.

La pluie ruisselait sur leurs visages.

Yuki ferma les yeux.

Et cette fois, il ne les rouvrit pas.

*"Il est parti en silence,
dans mes bras,
avec ce sourire idiot,
comme s'il s'était endormi en paix.

...et c'est peut-être vrai."*

Écran noir. Fin du Chapitre 5.

Chapitre 6 : Trois jours pour toujours FIN

 

Tu n'es plus là.
Mais tout ce que tu m'as laissé,
me fait vivre deux fois plus fort."

Jour 4 – Le matin d'après

Le monde n'avait pas changé.

La pluie avait cessé. Le soleil pointait timidement à travers les nuages. Les mouettes volaient au-dessus des toits, indifférentes à la douleur humaine.

Mais pour Aoi, tout était différent.

Elle était assise sur le même quai.
La mer était calme.
Le ciel était clair.
Mais Yuki n'était plus là.

Il était mort dans ses bras, sans bruit, sans drame. Comme s'il s'était fondu dans l'air.

Elle ne pleurait pas. Plus.
Ses larmes s'étaient éteintes avec lui, quelque part dans cette nuit trempée.

Jour 4 – 8h02

Elle remonta jusqu'à la chambre d'hôtel.
Tout était resté comme ils l'avaient laissé : leurs vêtements mouillés sur une chaise, la boîte à souvenirs sur le lit, et ce vieux manga qu'elle n'avait pas terminé de lui lire.

Elle s'assit sur le lit.

Elle le relut.

Page après page.

À la fin, l'alien perdait la mémoire pour toujours. Mais avant de tout oublier, elle chuchotait au héros :

"Si je me réincarne, fais en sorte que je te retrouve."

Aoi referma le livre.

— Espèce d'idiot romantique...

Elle sourit à travers la douleur.

Puis elle se leva. Elle avait quelque chose à faire.

Jour 6 – Deux jours plus tard

Le soleil brillait. Ironique.

Le crématorium était calme. Trop calme.
Ils n'étaient pas nombreux. Yuki n'avait jamais aimé les foules.

Elle portait sa bague. Le sweat qu'il lui avait prêté. Et autour de son cou, la petite peluche-cornichon.
Ridicule. Touchante. Comme lui.

Un moine lisait les prières.

Mais elle n'écoutait pas.

Elle écoutait sa propre voix, dans sa tête.

— "T'as trois jours."
— "Fais-la rire."
— "Dis rien."
— "Protège-la."
— "Aime-la."

Elle serra les poings. Fort.

Puis, quand les cendres furent remises, elle se pencha doucement, et murmura à l'urne :

— J'vais pas juste te pleurer.
— J'vais vivre pour deux.
— Et j'vais te faire honte tellement je vais aimer la vie.

Elle sourit.

Et une larme tomba dans la lumière.

Une semaine plus tard – Tokyo

Aoi rentra dans leur appartement. Vide.

Elle s'arrêta devant la porte. Inspira. Et entra.

Tout était figé. Sa tasse préférée dans l'évier. La photo de leur premier voyage. La liste de courses griffonnée à la va-vite.

Mais au milieu du salon, une enveloppe l'attendait.

"À ouvrir après."

Elle la reconnut. C'était l'écriture de Yuki.

Ses mains tremblaient.

Elle s'assit. L'ouvrit.

✉️ Lettre de Yuki

Aoi,

Si tu lis ça, c'est que... j'ai pas réussi à battre le chrono.
(Pas glorieux. J'espérais te faire une dernière blague avant de partir, mais bon. Le corps a dit stop.)

Alors voilà. Je t'écris pour te dire que j'ai pas peur.

J'ai pas peur parce que j'ai été aimé. Par toi.
J'ai pas peur parce que j'ai ri. Avec toi.
J'ai pas peur parce que... ces trois jours étaient les plus vivants de toute ma vie.

Et si je devais tout recommencer...
...je choisirais encore la maladie.
Encore la souffrance.
Encore la fin.
...du moment que t'étais là, à côté.

Ne me pleure pas trop longtemps.
Vis. Aime. Mords le monde à pleines dents.

Et surtout...

Ne perds jamais ton rire.
Il est plus fort que la mort.

À jamais amoureux de toi, même là-haut,

— Yuki

Un mois plus tard – Café "Trois Jours"

Une clochette tinta à l'entrée du petit café.

Le mur était décoré de photos : des paysages de bord de mer, une boîte en bois, une vieille moto, un origami de vache.
Et au centre, une phrase peinte à la main :

"Trois jours suffisent pour aimer toute une vie."

Aoi servait des clients, souriante, vive.
Elle riait beaucoup.
Elle racontait des blagues bêtes.
Elle portait toujours la bague.
Toujours ce hoodie délavé.

Et tous les jours, à la fermeture, elle s'asseyait seule près de la vitrine.
Elle regardait le ciel.
Et elle murmurait :

— Tu me manques, Yuki.
Mais t'inquiète pas.

Je continue.

Dernière scène – Printemps, trois ans plus tard

Un petit garçon court dans le parc, les bras tendus comme des ailes.

Il s'arrête, essoufflé, et regarde sa mère assise sur le banc.

— Maman ! Pourquoi il s'appelait Yuki, le monsieur de la photo dans ta chambre ?

Aoi sourit. Elle s'accroupit à sa hauteur.

— Parce qu'il a apporté la lumière pendant l'hiver.
Et parce que grâce à lui...
...j'ai appris à aimer même ce qui est éphémère.

— C'est quoi "éphémère" ?

Elle rit doucement.

— C'est comme une étoile filante. Ça brille fort, mais pas longtemps.

— Alors... c'est triste ?

— Non, mon cœur. Pas quand tu fais un vœu en la voyant passer.

Elle leva les yeux vers le ciel.

Et là, comme un clin d'œil du destin —
une étoile filante traversa le bleu.

✦ ✦ ✦

"Il est parti.
Mais il m'a laissée debout.
Vivante.
Forte.
Amoureuse de l'instant."

Fin — "Trois Jours Pour Toujours"


Merci d'être arrivée jusqu'ici alors l'histoire ta plus ? elle et super triste faux savoirs que j'ai choisis exactement tous Jai écrit les scène les lieu la fin le début tous  puis Jai demander a chatgpt de le réécrire selon mes désir de a a z ils a juste corrigé tous les mots et aussi écrit dans un langage plus propre mais sinon tous et de moi bonne journée et a la prochaine !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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